Exposition Des Moines Dans Les Grands Monts à Saint Sylvestre du 17 au 19 septembre 2021

Du vendredi 17 septembre 2021 au dimanche 19 septembre 2021

10h00 • 13h30 • 14h00

Abbaye De Grandmont (Grandmont)

Plus d'infos sur l'exposition Des Moines Dans Les Grands Monts à Saint Sylvestre

L'exposition Des Moines Dans Les Grands Monts a lieu dans le cadre des Journées du patrimoine Saint Sylvestre 2021.

Visite des fouilles et présentation des principales découvertes. Conférences sur l'histoire de l'abbaye et de son trésor. Promenades accompagnées dans les environs.

Programme des visites :

Samedi 18 :

10h30 - 11h00 conférence sur l'histoire de Grandmont (SASSAG)

11h30 - 12h00 conférence

Les toponymes et l'histoire de Grandmont (Bernard Bernaben)

14h00 - 15h00 visite du site avec les archéologues (Philippe Racinet)

15h30 - 18h00 les projets de SASSAG (1, 2)

15h30: musée lapidaire

16h30: jardin monastique

Dimanche 19 :

10h30 - 11h00 conférence sur l'histoire de Grandmont (SASSAG)

11h30 - 12h00 Les projets de la SASSAG (3)

Inventaire et route du trésor

14h00 - 15h00 visite du site avec les archéologues (Philippe Racinet)

15h30 - 17h00 promenade découverte de l'environnement de Grandmont

_Age du public ciblé : tout public

Pas d'aménagements à l'accessibilité_

L'abbaye de Grandmont : un patrimoine à redécouvrir

Dans le cadre de sa deuxième participation aux Journées du patrimoine, la Société des Amis de Saint-Sylvestre et de l'Abbaye de Grandmont (SASSAG, www.sassag.com organise l'accueil des visiteurs sur le site de l'abbaye de Grandmont et la découverte de son environnement naturel.

Des visites conférences permettront aux visiteurs de découvrir les restes de l'abbaye redécouverts depuis 2013, sur le site appartenant à l'association, grâce aux fouilles archéologiques menées chaque année par une équipe de l'Université de Picardie Jules Verne, sous la direction du Professeur Philippe Racinet.

Depuis 1820 et sa démolition complète par un entrepreneur du bâtiment, rien de visible ne subsistait de cette immense abbaye qu'une chapelle construite avec des pierres issues de la démolition et les quelques objets de culte qui y avaient été transportés.

Après des premiers sondages effectués en 2013, les fouilles ont permis de dégager l'assise des murs et le sol de la nef de l'église primitive. De nombreux tombeaux ont été mis à jour dans l'axe de celle-ci, en particulier celui d'un des deux évêques dont les chroniques mentionnent l'inhumation dans l'église. La magnifique construction du chevet est ensuite apparue plus à l'est. Une zone d'inhumation séparée en plusieurs secteurs d'époques différentes a permis la mise à jour d'un grand nombre de sépultures présentant différents types de construction. En 2018 et 2019, un groupe exceptionnel de fioles en plomb a été découvert en place dans plus de trente sépultures dégagées au chevet de l'église.

Dans la galerie nord, qui donnait accès à l'église, le sol était couvert de pierres tombales qui recouvraient chacune plusieurs sépultures superposées. Ces pierres tombales, ainsi que d'autres trouvées dans les remblais, peuvent être découvertes par les visiteurs dans un musée lapidaire (en haut à droite de la photo) que la SASSAG commence à aménager dans l'enclos de l'abbaye. Nous évoquerons également l'ensemble des vestiges architecturaux qui y seront présentés à l'avenir.

La galerie est du cloître est entièrement recoupée par un impressionnant mur constitué de blocs énormes et parfaitement taillés. Ce sont les restes de la dernière reconstruction de l'abbaye, entamée en 1760. D'une facture exceptionnelle, ces murs recoupent l'ensemble des structures antérieures et compliquent leur lisibilité. Pour les archéologues, il s'agit de séparer des constructions étalées sur six siècles et conservées sur le même plan et d'en comprendre l'articulation.

Suspendues en 2020, les fouilles ont repris en 2021 et le dégagement du secteur ouest, au delà de la route tracée dans les années 1960, a débuté. Des élévations ont été dégagées en particulier au niveau du réfectoire. La moitié inférieure de plusieurs fenêtres et d'une porte entourée de chapiteaux à décor floral sont apparus. En contrebas du réfectoire (en bas de la photo), un jardin monastique a été créé sur un terrain non construit du monastère. Les visiteurs pourront en découvrir les premiers aménagements accompagnés de commentaires sur les principes de cet aménagement.

Les visites seront complétées de présentations sur l'histoire de l'ordre de Grandmont et de son imposant trésor qui a été dispersé lors de la dissolution de l'ordre, peu avant la Révolution. Malgré les destructions, les ventes et les vols, cette dispersion a finalement permis la conservation de nombreuses pièces qui se trouvent toujours dans diverses églises du diocèse, au musée des Beaux-Arts de Limoges, à Paris et dans d'autres grands musées d'art à travers le monde.

Les fouilles archéologiques : quelles problématiques ?

Ces fouilles programmées, soutenues par la Direction Régionale des Affaires Culturelles contribuent à la formation des étudiants en archéologie qui ont l'occasion, pendant cinq semaines chaque été, de travailler avec des spécialistes des nombreuses disciplines impliquées dans la recherche en archéologie médiévale. Elles contribuent, avec la SASSAG et le soutien des collectivités locales, à la valorisation du site culturel en interaction avec son environnement naturel.

Du point de vue scientifique, le projet vise à établir les différentes étapes de l'aménagement du site de Grandmont par les moines. Le site était-il désert ou non à leur arrivée en 1125 ? Quelle fut l'implantation et l'aspect de leurs premières constructions après leur arrivée ? Combien de reconstructions se sont succédé à l'époque de la splendeur de l'abbaye au tournant du 13e siècle ? Quelle empreinte eurent les Plantagenêt sur l'organisation d'un édifice où ils résidaient fréquemment et où ils avaient envisagé un temps de se faire inhumer ? Peut-on retrouver les constructions associées à leurs séjours qui sont mentionnées dans les chroniques ? De nouveaux travaux ont-ils été entrepris entre le Moyen-âge et le grand chantier de reconstruction 18e siècle ? Jusqu'à quel moment les moines ont-ils continué à utiliser les bâtiments médiévaux ? Quel était l'avancement du projet au moment de l'abandon du site en 1788 ?

Ces fouilles visent aussi à reconstituer l'empreinte du grand centre de pouvoir que constituait le monastère sur toute la région. Quels aménagements ont-ils pu apporter, grâce à leurs moyens financiers et aux tenanciers sur lesquels ils exerçaient le pouvoir seigneurial, à un environnement peu favorisé par la nature ? Comment étaient organisées sur le terrain leurs activités économiques multiples, aussi bien dans la franchise, un territoire d'environ 700 hectares sur lequel les abbés et les moines exerçaient un pouvoir souverain, mais aussi sur toute la région environnante où leur puissance féodale entrait en concurrence avec les puissances voisines, laïques comme la châtellenie du Dognon ou ecclésiastiques comme l'évêché de Limoges ?

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